L’urbanisme et la planification urbaine du territoire est au cœur des difficultés quotidiennes de nous tous, plus encore pour ceux qui ont fait le choix de suivre une politique non maîtrisée de décentralisation. Non maîtrisée car les moyens de la décentralisation n’ont pas suivi le chant des sirènes qui vantaient le « vivre la ville à la campagne ». Où sont les lignes ferroviaires (disparues), les lignes de bus, les axes de déplacements douce entre les centres métropolitains et leurs banlieues, entre les centres bourgs et leurs proches quartiers inscrits en UC et UD des PLU.
Et surtout où sont les projets socio-économiques à l’échelle des nouveaux territoires que prônent le made in France, quels outils pour permettre des espaces valorisant le savoir-faire et la production locale, une agriculture moteur d’innovation environnementale et économique ( au lieu d’une destruction aveugle), des acteurs de l’urbanisme non seulement urbaniste ou architecte mais aussi partenaires d’un développement local des territoires par une évolution des statuts vers des métiers plus impliqués dans le coté opérationnel des projets…
Notre apport en tant que concepteur se limite trop souvent à de belles images, qui cachent une cherté des aménagements et pas forcément une grande efficacité dans le quotidien des personnes. Sortir d’espaces publics passant pour en faire des espaces publics structurants, porteurs d’autres valeurs que l’aspect commercial de l’activité. Comment remettre de l’activé au centre de l’intérêt des espaces urbains, pour créer de l’échange, de la connaissance, de l’étonnement dans nos villes apparemment seules les grandes agglomérations y réfléchissent, Paris notamment.
En 1980, les villes se sont vidées de leur substance, certaines pollutions étaient effectivement inacceptables mais il aurait fallu éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain, l’activité avec son obsolescence productive…et comprendre que le R&D pouvait rester en ville, faire rêver au quotidien des petits humains devant l’ingéniosité des grands…on leur a offert de beaux musées, des villes aux rez-de-chaussée aux odeurs d’essence et aux couleurs des murs que l’on a détruit par ailleurs.
Bref, des idées ont avorté à une époque à Marseille, elles proposaient d’ouvrir des ateliers publics avec des architectes ou urbanistes ou paysagistes dans les quartiers, sommes nous prêts à donner de notre temps pour enrichir la connaissance de nos voisins et faire que son pourra aller plus loin ensemble, pas à pas… trouver de l’argent ne sera pas un problème puisque nous participerons activement à façonner notre société. Oui, devenir urbaniste-architecte, c’est perdre de sa superbe derrière son ordinateur, faire des images mais uniquement pour « faire-comprendre » et s’inscrire comme un homme de l’art ce qui est toujours et avant tout… être conscient de son environnement, le traiter le mieux possible pour le plus grand nombre et mettre en lumière la modernité de notre période de passage, si courte, sur cette terre en location…
Marc Petit