La disparition de l’architecte de la commande de la maison individuelle (dû à la permissivité des lois, dû à la force commerciale des constructeurs, dû à l’incompétence de certains architectes… par exemple) s’accompagne de la disparition de l’effort d’inscrire la construction avec qualité dans son temps et dans son territoire (par la loi, l’architecte est l’un des garant du bien commun dans le contexte de la construction). Cela produit un habitat individuel diffus, homogène, pasteurisé, dont la médiocrité dans les implantations et l’intégration rivalise avec la pauvreté des matériaux et leur soutenabilité.
C’est suite à ce constat que la création d’un service d’architecte commis d’office pour ceux qui pensent ne pas avoir accès à l’architecture , au même titre que la justice et les avocats, devrait être instauré. Un service minimal et universel d’accès à la culture première, celle du droit d’habiter dignement, accompagné par la seule profession de la construction qui inscrit dans ses règles de déontologie l’impératif du bien commun.
Opportunité d’expérience pour les jeunes architectes (modèle calqué sur celui des avocats commis d’office), cela ne desservirait pas les architectes actuels puisque de toute façon ce type de maîtrise d’ouvrage ne se tourne pas vers l’architecte. Ainsi obligatoire, le recours à l’architecte ne deviendrait non plus une impression de luxe, mais l’opportunité d’apporter qualité, durabilité, intelligence au processus de la fabrication de l’habitat.
Gauthier Martinez