Participation, intelligence collective, démocratie : ces valeurs sont le socle même des coopératives d’habitants.
Largement répandu en Suisse, la coopérative permet à des groupes de citoyens de concevoir collectivement leur habitat et a donné naissance à des réalisations écologiques et solidaires extrêmement ambitieuses. Des coopératives de plusieurs centaines de personnes sont aujourd’hui à l’origine d’immeubles et de quartiers entiers : Kraftwerk1, Mehr Als Wohnen, Équilibre, la Codha… Outre des loyers beaucoup plus accessibles et de faibles consommations d’énergie, ces opérations à l’avant-garde de l’innovation sociale et architecturale testent de nouveaux modes de vie et d’organisation : mixité sociale, services collectifs, autogestion, mutualisation des objets, achats groupés, etc.
Loin des conventions et des logiques de profit habituelles, les coopératives ont ainsi inventé des logements aux espaces ouverts, favorisant la bienveillance, l’écologie et la démocratie locale. En somme, des espaces où ce possible est devenu réel.
Malgré un contexte politique et culturel peu favorable une dizaine de coopératives ont émergé en France. Un mouvement prometteur mais confidentiel qu’il conviendrait de soutenir si on veut le voir prendre de l’ampleur au niveau national. Dans les zones de haute spéculation ces projets ne peuvent garantir des loyers bas et une mixité sociale que si les collectivités locales mettent à leur disposition du foncier – en bail emphytéotique – ou une aide financière pour en acquérir.
Ainsi, développer une architecture démocratique, c’est avant tout encourager et soutenir la coopération et l’autogestion des usagers.
Joseph Maussion, Adrien Poullain, Michelle Untersteller & Florence Tache