pour l’amélioration de la qualité de vie de l’ensemble des citoyens dans une société inclusive.
Aujourd’hui les personnes en situation de difficulté ou de handicap réclament d’être entendues et demandent à participer aux décisions qui les concernent de près ou de loin.
Cette revendication est plus que légitime, car elle met au grand jour un mal-être profond au sein de notre société républicaine qui prône la liberté, l’égalité et la fraternité.
Si nous voulons que notre société soit apaisée et porte haut et fort les valeurs de la France, elle se doit d’être inclusive pour – et avec – l’ensemble des citoyens quelles que soient leurs particularités physiques, sensorielles, psychiques, mentales, cognitives, sociales, culturelles et/ou d’âge.
Pour cela, il faut “remettre l’Usager à sa place“, mais à la condition de lui donner une place dans le processus d’évolution et de reconstruction de notre environnement.
Cette place est celle de la « Maîtrise d’Usage » (2) qui aurait comme rôles essentiels :
1 – en amont de toute prise de décisions impactant la qualité de vie des citoyens :
– D’exprimer la DEMANDE des citoyens en diagnostiquant les Besoins et Usages auxquels ils aspirent à court, moyen et long terme ;
– De participer aux prises de décisions (qui restent du rôle et de la responsabilité des différents décideurs ; élus, hauts fonctionnaires, PDG, maîtres d’ouvrages…) à travers de véritables CONCERTATIONS (3) ;
– De consulter l’ensemble de la population (à partir de sondages et/ou de référendums d’initiatives populaires ou citoyennes…) pour valider les priorités et les choix proposés.
2 – en aval de toute production de directives, de services, d’espaces de vie (4), d’équipements, d’aménagements environnementaux… :
– D’exprimer la perception et le ressenti des citoyens ;
– D’évaluer l’efficacité, la qualité de service et d’usage des productions ;
– De contrôler le respect des engagements et la pérennisation des productions afin de garantir l’évolution du niveau de qualité de vie des citoyens.
Pour cela, nous proposons de s’inspirer du SMQU (Système de Management par la Qualité d’Usage) et des démarches de hautes qualités qui l’accompagnent (HQC® (haute qualité de concertation), HQU® (haute qualité d’usage) et HQS® (haute qualité de soutien au service)). Cette méthode de gestion de projet, conçue, mise en place et expérimentée durant plus de vingt ans par le CRIDEV a prouvé sa pertinence et son efficacité, en particulier pour la mise en place d’une société inclusive dans laquelle tous les citoyens peuvent trouver leur place quelles que soient leurs particularités.
Pourquoi les personnes en situation de difficulté ou de handicap sont elles un excellant indicateur pour l’évaluation du niveau de qualité d’une société inclusive ?
Parce qu’elles ne sont pas à considérer comme un problème social à résoudre, mais comme un révélateur de l’inconvenance de la société face aux Usages et Besoins de l’ensemble de la population. Ce sont des amplificateurs des difficultés et besoins de chacun de nous. Leurs limites deviennent alors la référence pour développer
le confort, la sécurité et le bien être de l’ensemble des citoyens.
L’intérêt d’organiser la mise en place de collectifs « Maîtrise d’Usage » pour l’amélioration de la qualité de vie des citoyens dans une société inclusive réside sur :
– La mise en place d’un contre-pouvoir citoyen vis-à-vis des pouvoirs financiers, technocratiques, corporatistes, médiatiques… ;
– La maîtrise et la continuité de la chaîne d’expression citoyenne (hors des rythmes électoraux) ;
– La prise en compte des besoins de l’ensemble de la population quelles que soient les particularités de chacun ;
– L’accompagnement du pouvoir représentatif et des décideurs dans l’exécution de leurs missions ;
– La garantie d’une évolution sociale centrée sur la satisfaction des Usagers citoyens.
Le déploiement de ces collectifs « Maîtrise d’Usage » peut se faire à l’échelle communale et intercommunale, à l’image des CCA (Commission Communale pour l’Accessibilité).
De tels collectifs « Maîtrise d’Usage » peuvent également être mis en place ponctuellement pour des projets d’aménagement d’envergure. Il serait également pertinent de les mettre en place au sein des entreprises et sociétés d’importance de type multi nationales ou GAFAM (au sein des CSE, par exemple).
Pour une meilleure approche de la démarche du CRIDEV, et en particulier du SMQU, nous joignons à la présente proposition notre documentation, et, bien entendu, nous sommes à la disposition du gouvernement pour de plus amples précisions.
Nous souhaitons profondément que ce Grand débat national participe réellement au développement de la Qualité de Vie de l’ensemble de nos concitoyens.
Puisse t’on – ensemble – changer de regard sur les personnes porteuses de « situations de handicap » (5) pour – enfin – prendre en compte la richesse de la différence.
Pour l’équipe du CRIDEV, Régis HERBIN (président-fondateur)
Grenoble le 14 mars 2019
_________________
(1) – CRIDEV = Centre de Recherche pour l’Inclusion des Différences dans les Espaces de Vie
38100 Grenoble – qualitedevie @ wanadoo.fr – 33 (0)4 76 63 02 54 – http://www.cridev-qualite.com
(2) – Maîtrise d’Usage : C’est la représentation des usagers dans leur globalité. Ce sont les utilisateurs des territoires, des espaces de vie, des objets et des services. Elle inclue l’ensemble des citoyens quelles que soient leurs particularités, ainsi que les tiers, les accompagnants et les professionnels gérant et pérennisant la qualité de vie et la qualité d’usage des espaces de vie, des objets et des services. La Maîtrise d’Usage a pour mission en amont du processus de construction d’exprimer les Besoins (explicites ou implicites) des usagers et en aval de gérer la pérennisation de l’usage.
(3) – Une véritable Participation = information + consultation + concertation
– L’ information des citoyens (mise au courant des projets de décision) ;
– La consultation (recueil des avis sur les décisions ou projets qui les concernent) ;
– La concertation (phase de négociation et de « prévoir ensemble »).
(4) – Un espace de vie est l’interdépendance d’un ensemble de 3 éléments qui le composent :
– L’ Usager, dont les personnes en situation de difficulté et/ou de handicap ;
– L’ Espace (service, environnement, cadre bâti, équipement…)
– L’ Usage que le citoyen fait du service, de l’espace ou de l’objet.
(5) – Situation de handicap : C’est une atteinte à la possibilité d’accéder ou d’utiliser un produit (bien, espace de vie, objet…), de recevoir un service, de s’épanouir dans ses habitudes de vie et/ou de participer aux activités de la vie sociale comme l’ensemble des citoyens. La situation de handicap résulte de l’interaction des Facteurs personnels (type de compétence et/ou de handicap) et de facteurs environnementaux (accessibilité et qualité d’usage des espaces de vie ou des objets).

Un véritable urbanisme participatif en somme.. Il faudra du temps et toujours à condition que cela nous libère du temps d’administration pour aller vers l’échange vivant et l’intelligence collective sans une nouvelle génération de labels et experts hors sol. Les usagers s’approprient déjà ces outils quand ils fondent une coopérative pour gérer une production électrique locale ou un cohabitat bien sûr. Ou quand ils veulent revitaliser un lieu particulier délaissé par les pouvoirs public ou les professionnels. Pour que cela se développe mieux, plus vite et plus grand, il faudra toujours cette liberté d’échange offerte à ces nouveaux groupes sans de nouveaux cadenas qu’ils ont justement fui et voulu rompre pour se rencontrer sur un projet commun participatif.
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